Comité Central du Parti Communiste Marxiste-Léniniste d’Equateur – le 17 mai 2023
Avec une claire posture antidémocratique et dictatoriale, Guillermo a décrété la « mort croisée » ([1]) qui lui permet de bénéficier de pouvoirs personnels importants pour imposer, par des décrets exécutifs, son programme économico-politique au service des grandes entreprises, des banquiers et du capital international. Durant les six prochains mois de gestion qui lui restent, il achèvera la privatisation des entreprises d’état, de l’IESS (Institut de Sécurité Sociale), du service des es eaux et forêts. Il imposera des réformes du travail qui précariseront les conditions de travail et élèveront encore le niveau de l’exploitation capitaliste. Il laissera les ressources naturelles aux mains des entreprises étrangères et il renforcera la politique antipopulaire qui a caractérisé sa gestion pendant ces deux dernières années.
Les arguments avancés pour dissoudre l’Assemblée Nationale ne correspondent pas aux motifs qu’établit la Constitution pour prendre une mesure de cette nature. Dans le pays il n’y a pas de situation de « commotion interne » ; il y a une crise économique et politique dont le gouvernement est le responsable direct, et les forces politiques qui contrôlent le parlement en portent également la responsabilité.
La dissolution de l’Assemblée Nationale ne résout pas la crise que traverse le pays. Il est certain que cette Assemblée – chapeautée par des législateurs corrompus, opportunistes et incapables – est responsable de la situation qui traverse le pays ; c’est pourquoi, elle est fortement rejetée par la population, au même titre que l’exécutif. Lasso a dissous l’Assemblée pour éviter que s’exerce le droit constitutionnel de contrôle et d’inculpation politique. Il l’a dissoute pour éviter qu’elle le destitue, ce que réclamait la clameur populaire, pour corruption, incompétence et pour être l’ennemi du peuple. Cela s’est exprimé par le cri « Lasso dehors, MAINTENANT ! ». Les responsables de la crise, qui sont au sein du pouvoir exécutif et législatif ne doivent pas revenir à ces postes-là.
Le mouvement populaire organisé (travailleurs, paysans, indigènes, étudiants, enseignants, commerçants, vendeurs des rues, et autres ) doit unir ses forces pour affronter le gouvernement dictatorial, pour exercer le droit à la résistance, pour freiner l’offensive néolibérale, pour que soient respectés les droits des travailleurs et du peuple, et parmi ces droits, le droit à la vie et à la protestation. L’unité sociale et politique de ces secteurs est fondamentale pour faire de la rue le terrain de ces combats.
Le Comité Central du PCMLE
17 mai 2023
[1] Le mécanisme de la « mort croisée » est utilisé par le président pour d’une part, dissoudre l’assemblée nationale et lui permet de gouverner par décrets pendant 6 mois. A l’échéance de ces six mois, des élections présidentielles et législatives générales doivent être organisées. En principe, ce mécanisme ne peut être activé qu’en cas de « grave crise politique » et les décrets ne devraient concerner que des questions « économiques ». C’est notamment contre la politique néolibérale de Lasso que la contestation sociale et politique s’est largement développée ces derniers mois.