Elior-Derichebourg Grenoble : la grève des femmes de ménage se poursuit

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Elles sont une grande majorité de femmes et quelques hommes à faire le ménage dans les locaux de diverses administrations (centre des finances publiques, préfecture, direction du travail, tribunal administratif…). A l’issue de leur 3ème semaine de grève, un rassemblement a été organisé le 14 mars devant la préfecture de l’Isère en présence de plusieurs dizaines de personnes venues leur apporter leur soutien.

L’occasion pour les grévistes de rappeler leurs revendications…et leur détermination !  

Elles refusent les mutations brutales pour 13 d’entre elles : « la moyenne d’âge est de 55 ans. Certaines d’entre nous ont plus de 65 ans. On nous envoie travailler à l’hôpital ou dans les maisons de retraite, ça n’a rien à voir avec ce que nous faisons aujourd’hui. Les horaires ne correspondent pas du tout »  

Toutes les grévistes sont solidaires avec les personnes concernées par les mutations qui se révèlent, de fait, une manière de les pousser à la démission : « Celles qui restent vont être en surcharge de travail. On est toute solidaires, on ne les laissera pas ! » indique l’une d’entre elles.

Elles demandent également le paiement des jours de grève ou une prime de reprise : « parce qu’il n’est pas question de nettoyer gratuitement des locaux qui ne sont plus nettoyés depuis le début de la grève ».

Une grève organisée par un solide comité de grève où toute les décisions se prennent collectivement : « on a toutes décidé ensemble de faire grève. Il est hors de question de laisser qui que se soit négocier à notre place ; ce sont les grévistes qui prennent la décision de mettre fin ou non à la grève ».   

La secrétaire de l’Ul CGT du Grand Grenoble a salué cette lutte tenace de femmes très courageuses, leur organisation remarquable, et l’esprit très collectif qui les soude.

Les syndicats des administrations où elles travaillent étaient présents. Nous avons pu en recueillir des témoignages :

  • Une militante du syndicat national CGT des finances publiques : « Nous ne sommes pas le syndicat de ces personnels qui travaillent dans nos locaux, mais nous les accompagnons. La sous-traitance conduit à la maltraitance. En 2000, elles étaient 18 pour faire le ménage dans les locaux des finances publiques, elles ne sont plus que 6 aujourd’hui, pour le même nombre d’étages, les mêmes surfaces de bureaux !  On ne peut pas l’accepter, ni pour elles, ni pour nous. » 
  • Un militant CGT de l’inspection du travail venu avec de nombreux collègues (CGT et Solidaires) : « Quand nous avons appris le plan de mutation que Derichebourg veut imposer, et que les filles se sont mises en grève, nous avons été stupéfaits par la brutalité de cette annonce et nous nous sommes organisés pour exprimer notre solidarité.  Pour nous, ce sont des collègues de travail, certaines étant arrivées bien avant nous dans les services ! Nous avons fait circuler auprès des collègues une pétition de soutien indiquant qu’il n’était pas question que nos bureaux soient nettoyés par du personnel remplaçant.  On essaie d’appuyer leur grève en étant présents aux différents rendez-vous et en exerçant une pression sur notre administration. On explique que c’est aussi l’hygiène de nos locaux qui est en cause… et qu’il ne faut pas croire qu’en tant qu’agents publics, nous serions préservés : ils se font les dents sur celles qu’ils estiment faire partie du « petit personnel », mais personne n’est à l’abri de ce genre de traitement ! »
Une caisse de grève est ouverte auprès de l’UD CGT 38. Les soutien peuvent être envoyés :   Par chèque, à l’union départementale CGT de l’Isère, 32, avenue de l’Europe, 38030 Grenoble Cedex 2, à l’ordre de l’UD CGT Isère, en mentionnant au dos du chèque « solidarité salariées grévistes d’Elior Derichebourg » ; Par virement, à l’ordre de l’UD CGT Isère, avec mention « solidarité salariées grévistes d’Elior Derichebourg ».

Des revendications claires, une détermination intacte

Une solidarité importante qui aide à tenir