Billet d’avant vacances

Cher -e s ami -e s

Notre site va adapter sa réactivité à la période des vacances. Nous mettrons cependant des correspondances de nos camarades sur les mobilisations qui continuent.

N’hésitez pas à nous envoyer vos messages, vos informations, via notre adresse : pcof@pcof.net.

Sur la situation politique nationale

Quand nous avons bouclé La Forge de juillet-août, les résultats du deuxième tour des législatives venaient d’être connus. L’éditorial du journal en fait l’analyse et les articles du journal approfondissent les différents enjeux de ces élections provoquées, faut-il la rappeler, par la décision de Macron de dissoudre l’assemblée. Nous invitons nos lecteurs à le faire connaître

La seule réponse claire donnée par les électeurs qui se sont fortement mobilisés, c’est le refus de voir le RN en position de majorité absolue.

Le rapport de force entre les différents partis ou coalition de partis découle en grande partie de ce « non au RN ». Comme c’était à prévoir, il y a trois pôles qui arrivent en tête, en termes de nombre de députés. Le tableau ci-dessous donne la composition de l’Assemblée le 19 juillet. La majorité absolue est de 289 voix.

NFP	Macronistes	RN	Droite républicaine (LR)	A Droite (Ciotti)	LIOT
193 Soit 42 de plus que dans la précédente Assemblée	166	126 Soit 38 de plus que dans la précédente assemblée.	47	16	21
72 LFI – perte de 3 élus. 38 Ecologiste et social (21 élus précédemment) 66 PS (31 précédemment) 17 Gauche démocratique et républicaine (22 précédemment)	99 Ensemble (Macron) 36 Démocrates (Modem) 31 Horizons. Cette alliance a perdu 80 élus (250 élus dans la précédente assemblée)	RN plus Ciotti représentent 142 élus, soit le 3ème groupe.

Il y a 8 députés “non-inscrits ».

Les premiers votes pour désigner la présidence de l’AN illustrent la mise en place dans les faits d’une « cohabitation » entre macronistes et la droite, que Macron recherche depuis ses échecs politiques successifs, qu’il fait mine d’ignorer.

Yaël Braun Pivet a eu 220 voix, au troisième tour, soit 13 voix de plus que le candidat présenté par le NFP, A. Chassaigne (207 voix). Elle a de plus bénéficié du vote de 17 ministres, élus députés, qui sont toujours en poste, ce qui est une « première » en matière institutionnelle. En effet, un membre de l’exécutif ne peut en principe pas siéger au parlement, organe législatif… Mais il se trouvera suffisamment de spécialistes pour expliquer qu’un membre d’un gouvernement démissionnaire – démission actée par Macron – doit pouvoir siéger au parlement dès lors qu’il a été élu…

Il est clair que l’ostracisme contre le NFP et surtout contre la FI, position partagée par la droite, permet à Macron d’agir comme si politiquement, rien ne s’était passé, et qu’il pouvait poursuivre sa politique à droite toute.

Ceci dit, le NFP n’a pas de majorité pour imposer sa politique, à fortiori son programme, dans le cadre de ces institutions. La recherche d’éventuelles alliances – forcément au centre, voire à droite – pour avoir une majorité au parlement, ne peuvent se faire que sur la base de reculs sur ses positions. De plus ses divisions internes, étalées depuis des jours, le discréditent.

Ce gouvernement qui est sensé expédier « les affaires courantes », gère la préparation des JO. Ils se soldent déjà par le nettoyage des rues des villes « hôtes », notamment Paris, des sans-abris et par un déploiement policier et militaire omniprésent.

Macron espère que « l’ambiance des jeux » fera oublier l’envers du décor – des transports publics plus chers et des complications multiples pour celles et ceux qui en dépendent pour aller travailler.

Parmi les dossiers urgents, il y a la multiplication des dépôts de bilan, les fermetures, les licenciements qui touchent en particulier les PME de la métallurgie – de la filière automobile notamment – les entreprises du bâtiments… impactées par la hausse des crédits et la baisse d’activité. Des centaines d’ouvriers restent sur le carreau – comme ceux de « Caddie », implantées dans les villes moyennes.

Autre dossier brûlant, celui de la Kanaky : des centaines de renforts militaires et policiers ont été envoyés par bateau, avec des engins blindés, pour essayer de « pacifier » les tribus qui vivent en dehors de Nouméa. Le GIGN est employé de façon systématique, pour essayer d’arrêter les Kanak qui n’acceptent pas la répression coloniale. Des militants se font tuer et le nombre d’arrestations grandit. C’est dans ce contexte que Backès, la présidente de la province Sud, a lancé une nouvelle provocation, en déclarant qu’il fallait partitionner l’île. Le 14 juillet, elle a notamment déclaré que « le pays est suffisamment grand pour que chacun reste dans son mode de vie ». Elle a annoncé qu’elle supprimerait les aides aux établissements de santé, pour les Kanak qui ne résident dans la province Sud depuis moins de 10 ans !

Le combat du peuple kanak pour son indépendance s’est manifesté lors des élections législatives : un des fils Tjibaou a été élu député et le total des voix pour les candidats indépendantistes kanak a atteint plus de 82 000 voix, loin devant celui des partis anti-indépendantistes, qui ont obtenu près de 73 000 voix.

Le soutien aux prisonnier kanak de la CCAT déportés dans les prisons de plusieurs villes en France, s’organise, autour d’initiatives locales et celles du Collectif Solidarité Kanaky. Une de ses tâches est de briser le mur du silence que les autorités coloniales veulent instaurer autour de ce combat.

La guerre génocidaire que mène Israël contre le peuple palestinien se poursuit et s’intensifie, avec des bombardements massifs qui font à chaque fois des centaines de blessés, des dizaines de morts, notamment des femmes et des enfants.

La présidente de l’AFPS a fait paraître une tribune qui dénonce l’indifférence des dirigeants : « Tribune d’Anne Tuaillon, présidente de l’Association France Palestine Solidarité : massacres après massacres Israël continue d’assassiner les enfants de Gaza dans une indifférence quasi générale : en Palestine, c’est l’avenir de l’humanité qui se joue

Lire sur le site de l’AFPS
Les manifestations du samedi vont se poursuivre tans qu’un cessez-le-feu n’aura pas été mis en place.

Nous invitons nos lecteurs à se procurer le livre d’Illan Pappé qui vient d’être republié, avec une nouvelle préface : https://lafabrique.fr/le-nettoyage-ethnique-de-la-palestine/ qui peut être commandé à la librairie « le point du jour » : 58 rue Gay-Lussac, 75005 Paris.