La Forge d’octobre est en vente

Les manifestations des 5 et 6 octobre ont exigé le cessez-le-feu à Gaza, au Liban, et des sanctions maintenant ! (page en actualisation)
6 octobre 2024

Edito

Comme nous l’indiquons dans les pages « politique » de ce numéro, « Barnier engage la confrontation avec le mouvement ouvrier et populaire ». Il le fait avec « des ministres à l’idéologie très réactionnaire » dont nous avons retenu quelques exemples particulièrement éloquents : Retailleau, Hetzel, Buffet…

Alors qu’une très forte baisse des dépenses publiques est annoncée, avec de lourdes conséquences pour la grande majorité de la population, la question centrale n’est pas de savoir ce que seront les contributions « exceptionnelles et temporaires » qui pourraient être demandées aux plus riches et aux plus grosses entreprises gorgées de profits, mais de dire, comme l’exprime la photo que nous avons choisie pour la une : « Non à l’austérité : ce ne sont pas les patrons, ce n’est pas la finance, ce sont les services publics qu’il faut sauver ».

Nous évoquons dans ce journal les manœuvres des uns et des autres dans une Assemblée nationale où c’est, en dernier ressort, le RN qui donne le tempo. Un RN dont le programme économique révèle « plus forte que la démagogie sociale, la défense des patrons et des riches ».

Nous expliquons « les cadres de lutte que nous privilégions », pourquoi nous combattons l’électoralismeet la priorité que nous donnons à notre travail pour faire grandir la conscience de la nécessité et la possibilité d’une rupture révolutionnaire avec le système capitaliste-impérialiste, mais aussi, pour renforcer notre parti. 

Le gouvernement compte sur un effet de sidération que les annonces coups de massue peuvent provoquer dans les rangs des travailleurs et du peuple.

Mais des luttes se mènent dans les entreprises pour dire non aux licenciements et arracher un maximum d’argent et de garanties aux monopoles licencieurs, comme chez Poulain à Blois ou chez Dumarey à Strasbourg. Le travail de plus en plus dur, les exigences de plus en plus pressantes des employeurs nourrissent la colère : celle des aides à domicile, celle des femmes de chambre de l’hôtel Campanile de Suresnes, en grève depuis le 19 août à la suite du licenciement d’une d’entre elles.

Ce sont les riches correspondances autour de ces luttes que nous avons voulu particulièrement mettre en avant dans ce journal. Elles montrent les résistances sur lesquelles nous pouvons nous appuyer, sans cacher, comme le dit un militant CGT de Dumarey dans son témoignage, que « la lutte n’est pas toujours facile ». Elles montrent aussi la solidarité précieuse qui se construit autour de ces luttes.

Nous nous faisons également écho des mobilisations dans l’Enseignement et de la colère qui gronde et des mobilisations qui grandissent dans tous les secteurs où l’austérité budgétaire va encore aggraver une situation déjà intenable : la santé, notamment la psychiatrie, la petite enfance…

Dans la page consacrée à la Kanaky, dossier sur lequel Barnier a annoncé vouloir « relancer le dialogue », nous insistons sur les immenses exigences sociales que l’Etat doit immédiatement prendre en charge. Le retrait des forces de répression et la libération des prisonniers politiques kanak déportés en France restent les priorités politiques.

Dans les pages « Europe », nous évoquons « une commission européenne toujours plus à droite » et « le Pacte vert qui, attaqué de toutes parts, a du plomb dans l’aile ». Nous donnons des éléments sur « la crise de surproduction dans le secteur automobile en Allemagne », qui a d’importantes répercussions dans le monde, et sur le travail de nos camarades de l’organisation marxiste-léniniste « Arbeit Zukunft ».

Zelensky est allé présenter « son “plan de paix” et de son “plan de victoire” » aux dirigeants étasuniens, pour qu’ils poursuivent leur soutien. Dans la situation de grande instabilité et de confrontation entre les puissances impérialistes, la Chine a organisé le 9e Forum de la coopération sino-africaine (Focac) « en posture de grande puissance impérialiste ».

Au Proche-Orient, la situation s’est encore aggravée : Gaza, puis la Cisjordanie, et maintenant le Liban. « Il faut arrêter Israël ! » Cela veut dire arrêter de fournir des armes, arrêter de continuer à donner un blanc-seing à l’agresseur en lui disant qu’il a le « droit de se défendre », arrêter les coopérations avec Israël, mettre en place des sanctions ! C’est pourquoi nous disons « Battons-nous plus que jamais pour imposer des sanctions à Israël ! » La solidarité avec le peuple palestinien est un important « terrain de mobilisation et de politisation de la jeunesse » dans un contexte marqué par une grande confusion politique et idéologique : nous donnons nos critères sur d’importantes questions qui traversent ce mouvement. 

Pour ce numéro d’octobre de notre journal, nous avons donné la priorité à ce qui fait avancer la lutte de classe, sur le plan national et international. C’est ce qui permet de prendre de la hauteur dans un contexte complexe, de crise profonde du système, où la bourgeoisie utilise la réaction pour diviser, intimider. A Barnier et Cie, qui disent qu’il n’y a pas d’autre choix que de payer la crise du système, nous affirmons que la perspective pour la classe ouvrière, les masses populaires et les peuples, est de travailler à la rupture avec ce système.