La Forge de septembre est en vente

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Editorial

Macron a attendu 51 jours pour nommer un nouveau Premier ministre dont la feuille de route sera… poursuivre et accentuer la politique libérale agressive qui a valu à l’ex-majorité présidentielle un désaveu cuisant, tant aux européennes qu’aux législatives !

En nommant le LR Barnier et en prenant bien soin de préciser qu’il avait l’approbation du RN, Macron a confirmé l’orientation qui se dessinait depuis l’hiver dernier, quand fut adoptée la « loi Darmanin », écrite avec le stylo du RN : celle d’une alliance entre la droite, le « centre » macronien et le RN, autour de la défense des intérêts de l’oligarchie.

La marginalisation croissante du Parlement au profit d’un pouvoir présidentiel toujours plus important, le RN placé en « arbitre » et officiellement intégré dans « l’arc républicain », sont autant d’éléments témoins de l’avancée de ce processus que nous appelons « fascisation ». La libération de la parole réactionnaire se libère et le caractère de plus en plus formel de la démocratie parlementaire bourgeoise se confirme.

Au vu de la gravité de la situation, notre parti insiste sur l’urgence de passer sans attendre à la mobilisation : se battre, ensemble, dans la rue, les entreprises, les services, pour défendre les intérêts des ouvriers, des travailleurs, des jeunes et des moins jeunes. C’est la seule manière de faire obstacle à cette politique. La seule manière aussi de faire reculer la réaction, de l’empêcher de contaminer les consciences avec sa démagogie faussement « antisystème » et d’entraîner les milieux populaires dans les impasses du racisme et de la division.

Le vote massif des milieux ouvriers et populaires contre le RN, au second tour des législatives, a contribué à faire des JO et des paralympiques, un moment pour souffler, après les mois de tension, un moment de solidarité, de joie de vivre « ensemble ». Mais la parenthèse se referme et les exigences sociales, politiques, environnementales… reviennent au premier plan. Et même les honneurs légitimes rendus aux athlètes d’handisport ne peuvent pas faire oublier l’indécence du montant de l’AAH, les pénuries d’établissements spécialisés pour les enfants et les adultes lourdement handicapés, le manque d’AESH dans les écoles…

Pour la classe ouvrière et le monde du travail, il s’agit d’arracher des augmentations de salaires, de se battre contre les licenciements qui tombent à nouveau… 

Dans l’Education, les « ministres démissionnaires » ont assuré la mise en place des réformes en cours. De la maternelle à la fac, le manque de personnel est toujours aussi criant. Et ce n’est pas l’uniforme qui pourra masquer les inégalités de chances dans un système éducatif de plus en plus sélectif.

L’hôpital a eu l’honneur de la première sortie de Barnier. Ses promesses de faire « mieux » à moindre coût n’ont rien de rassurant alors que de plus en plus d’hôpitaux, notamment dans les petites villes, sont contraints de fermer les services d’urgences.

Dans la jeunesse, la précarité s’étend. Elle appelle les jeunes à s’engager pour en finir avec un système où la course au profit détruit tout, y compris la planète. Leur implication dans des mobilisations concrètes comme celles contre les bassines s’inscrivent dans cette contestation de la course au profit et des intérêts particuliers que soutient l’Etat aux dépens des petits paysans et des populations.

Il y a un dossier qui attend des réponses autres que la répression, les emprisonnements de militants, c’est celui de la crise coloniale en Kanaky. Comme le montre le récent congrès du FLNKS, les forces indépendantistes tiennent ferme dans leur combat pour l’indépendance. Et la solidarité ici s’organise.

Alors que l’Etat d’Israël poursuit sa politique de génocide du peuple palestinien, en continuant le massacre des Gazaouis et en étendant les opérations militaires à la Cisjordanie, la préoccupation principale des autorités de notre pays a continué à être de traquer l’antisémitisme supposé de ceux que révulsent ces massacres. Mais la solidarité continue à s’organiser, avec des manifs, des rassemblements, et des actions concrètes.   

Le président des riches, des patrons… et des marchands de canons, n’a pas non plus perdu son temps, dans son « domaine réservé » : pour le plus grand bonheur de Dassault, il a fait un voyage éclair à Belgrade pour vendre 12 avions de chasse Rafale et ajouter encore un peu plus de poudre dans la poudrière que sont (re)devenus les Balkans et l’Europe de l’Est.

C’est autant de terrains sur lesquels les mobilisations sont toujours à l’ordre du jour. Des rendez-vous sont là : après la mobilisation des enseignants, ce seront les Marches pour la Paix du 21 septembre, puis la grande mobilisation syndicale du 1er octobre…

Nos camarades sont impliqués sur tous ces terrains, dans l’entreprise, dans la rue et dans les quartiers, avec cette double boussole : travailler au succès et à l’élargissement de ces mobilisations et travailler à inscrire ces combats dans la lutte pour une rupture révolutionnaire avec le système-capitaliste impérialiste. Cet engagement est aussi, comme l’a rappelé notre 10e Congrès, un appel à rejoindre les rangs de notre parti pour être plus nombreuses et plus nombreux à œuvrer dans ce sens.