Lancement d’une campagne pour la libération des enfants palestiniens, emprisonnés dans les geôles israéliennes. Texte à télécharger

Rassemblement de soutien aux travailleurs sans papiers en grève, devant le siège de Derichebourg, le 9 mars à 11H
8 mars 2018
9 mars 2018

La campagne pour la libération des enfants palestiniens prisonniers d’Israël a été lancée officiellement lors de la conférence de presse qui s’est tenue à la Mairie du 2e arrondissement de Paris. Au nom de la Coordination des associations palestiniennes, Lana Sadeq a présenté la campagne et sa spécificité, tout en rappelant qu’elle s’inscrit dans le mouvement de soutien pour la libération de tous les prisonniers politiques détenus par Israël et le prolonge. Walid Atallah et Abeer Hamad.

La question des prisonniers est au cœur de la société palestinienne et qui se retrouve toute entière derrière l’exigence de leur libération comme l’a montré le soutien massif du peuple palestinien au grand mouvement de grève de la faim des prisonniers politiques palestiniens qui a eu lieu l’an dernier. Ce mouvement a permis de mettre en lumière le scandale de l’incarcération des enfants, en totale violation de la Convention internationale des droits de l’enfant. L’arrestation et le maintien en détention de la jeune Ahed Tamimi en décembre dernier ne fait que rendre plus nécessaire et urgente cette exigence.

A suivi une liaison en direct avec l’association palestinienne Addameer, qui s’occupe au quotidien des prisonniers politiques et de leurs familles, et avec Bassem Tamimi, le père de la jeune Ahed et l’avocate d’Addameer. Elle a rappelé qu’il y avait actuellement 330 enfants emprisonnés. L’année 2017 a vu une recrudescence des arrestations d’enfants : 2000 dont 1100 enfants de Jérusalem. Les enfants de Jérusalem sont jugés sur des bases différentes que les enfants de Cisjordanie ou de Gaza car ils sont soumis à la loi militaire israélienne depuis l’annexion de Jérusalem par Israël. Ils sont jugés à partir de 14 ans, contre 12 pour les enfants des territoires. Ils sont condamnés à des peines conditionnelles qui varient en fonction de l’âge qui vont du paiement d’une amende à un service civil. Nombre d’enfants ont été arrêtés à plusieurs reprises puis relâchés. Le traitement des enfants varie aussi en fonction des lieux d’arrestation. A Hébron, des enfants de moins de 12 ans sont régulièrement arrêtés par l’armée, gardés quelques heures ou quelques jours, puis relâchés sans qu’on sache à quels mauvais traitements ils ont été soumis.

Puis Bassem Tamimi, le père d’Ahed, a tenu à souligner que sa fille fait effectivement partie des 330 enfants emprisonnés. Et de dénoncer le fait que les enfants sont particulièrement ciblés, tabassés, et parfois assassinés par l’armée israélienne. « L’histoire d’Ahed est certes un exemple mais ce que vivent tous les enfants palestiniens. Ce n’est qu’avec la fin de l’occupation que nous pourrons construire l’avenir de nos enfants. » Puis il a insisté sur les conditions difficiles de détention à la prison d’Hasharon où Ahed et sa mère, arrêtée avec sa fille, sont incarcérées. 60 autres femmes dont 12 mineures partagent leurs conditions d’incarcération.

Pendant leur incarcération, les enfants ne sont pas scolarisés. Les fouilles des cellules sont quotidiennes, fouilles exercées dans les cellules de femmes par des hommes de l’administration pénitentiaires, en violation du droit international. Pour les femmes, c’est une humiliation supplémentaire. Sa fille et sa femme ne reçoivent aucune visite en dehors de celle de l’avocate ; c’est la cas de tous les prisonniers. Lui, en tant qu’ancien détenu n’est pas autorisé à les visiter, ni aucun membre de sa famille. Ils ne les verront qu’au procès. B. Tamimi a également dénoncé les conditions de transfert des prisonnières au tribunal, sorties de la prison à 2 heures du matin et emmenées dans des camions avec des cages au tribunal. Le procès de Ahed a été reporté au 11 mars, mais il s’attend à un nouvel ajournement dans l’objectif de maintenir la pression sur sa fille. Il a conclu son témoignage en interpellant le gouvernement français sur le sort de Salah Hamouri : que fait-il pour obtenir la libération de cet avocat franco-palestinien, dont la détention administrative a été prolongée de 4 mois sans qu’aucun chef d’accusation lui ait été notifié ? Jusqu’à présent les autorités françaises n’ont rien fait pour le sortir de prison.

Alima Boumediene-Thierry, militante de longue date de la cause palestinienne, aujourd’hui avocate, est intervenue sur la violation du droit par Israël, l’UE et les gouvernements, notamment celui de la France qui continuent à maintenir des relations « normales » avec Israël. « Il faut exiger du gouvernement français qu’il intervienne auprès d’Israël pour la libération des enfants et qu’il arrête toute complaisance à son égard. Quels moyens avons-nous :

  • Exercer les sanctions citoyennes à travers la campagne de boycott ;
  • Faire pression sur le gouvernement français pour un gel des accords d’association au niveau national et européen.

Lana Sadeq est revenue sur les objectifs de la campagne, évoquant notamment la perspective de faire venir un parent d’un enfant palestinien emprisonné pour une tournée d’information et de solidarité en France.

Elle a insisté sur l’importance de se battre pour obtenir la libération de tous les enfants palestiniens emprisonnés, « car leur place n’est pas en prison mais à l’école, dans leur famille, pour avoir le droit d’être un enfant. ». Pour ce faire, il faut créer un rapport de force pour faire pression sur le gouvernement français et l’Union européenne pour qu’ils interviennent auprès d’Israël.

Plusieurs représentantes et représentants des organisations signataires de l’appel sont intervenus sur le caractère populaire à donner à cette campagne. Françoise Nassoy, de Femmes Egalité a rappelé que c’étaient les femmes palestiniennes qui avaient soulevé cette question, quand Egalité les avait rencontrées l’année dernière. « Le potentiel de sympathie pour le combat du peuple palestinien est très fort dans les quartiers dans lesquels Egalité travaille et c’est notamment auprès des femmes des milieux populaires qu’Egalité va développer la campagne pour la libération des enfants emprisonnés.

Le représentant de la commission transnationale d’Europe Ecologie les Verts est également intervenu pour exprimer l’engagement de son parti dans cette campagne, rappelant les engagements des élus et des militants d’EELV aux côtés du peuple palestinien.

Une militante d’Ensemble est allée dans le même sens, rappelant que des députés d’Ensemble et de la FI, dont Clémentine Autain, avaient été empêchés de se rendre en Palestine.

Notre camarade, Véronique Lamy, est revenue sur le caractère populaire de cette campagne et sur la nécessité de l’élargir à différents secteurs, notamment ceux qui sont en charge de l’éducation des enfants – enseignants, travailleurs sociaux de la Protection judiciaire de la jeunesse- sans oublier le mouvement syndical qui est engagé depuis longtemps dans le travail de solidarité avec le peuple palestinien. Elle a conclu en disant : « Il faut ancrer la campagne dans les milieux populaires ».

Les organisateurs de cette conférence de presse se sont ensuite rendus à l’AFP, dont les locaux sont proches de la mairie d’arrondissement. Auparavant, toutes et tous ont posé pour la photo de groupe prise par le camarade qui a participé à cette conférence de presse pour notre journal.

 

De gauche à droite

Au rang arrière : M.F. Cohen-Solal, AFPS Paris sud et femmes en noir; Abdessalam Kleiche, de la commision transnationale d’EELV; Françoise Nassoy, femmes Egalité; Véronique Lamy, PCOF;  un représentant du Front Populaire de Tunisie; une responsable du Parti socialiste de Tunisie; un reponsable du MRAP.

Au premier plan : Abeer Hamad, Lana Sadeq, Walid Atallah

 

Transmission par Skype avec l’avocate de l’association Addameer et le père d’Ahed Tamimi.

Wallid Atallah présente le dossier de la coordination des associations palestiniennes de Paris, à l’initiative de la campagne

 

Texte de la campagne

Libération de tous les enfants palestiniens

dans les prisons de l’occupation israélienne

 

 

Du 17 avril au 27mai 2017, plus de 1 600 prisonniers politiques palestiniens ont fait la grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention inhumaines ainsi que la détention administrative. Ce mouvement de grève a reçu un important soutien en France et au niveau international. Les récentes prises de position de D. Trump concernant le statut de Jérusalem et le plan de paix qu’il entend imposer aux Palestiniens ne peuvent qu’alimenter la colère et la frustration de ces derniers. La seule réponse de l’armée israélienne aux manifestations de dénonciation de ces prises de position est la répression, qui a déjà causé la mort de plusieurs personnes. Des centaines d’autres ont été arrêtées et condamnées. Parmi elles, des enfants mineurs, dont certains risquent des peines très lourdes pour s’en être pris à des soldats israéliens.

Chaque année, environ 700 enfants palestiniens âgés de moins de 18 ans de la Cisjordanie occupée sont poursuivis par les tribunaux militaires israéliens après avoir été arrêtés, interrogés et détenus par l’armée israélienne. L’accusation la plus répandue contre les enfants est le jet de pierres, un crime passible de 20 ans de prison. Depuis 2000, plus de 12 000 enfants palestiniens ont été arrêtés et ils sont aujourd’hui plus de 300 à être détenus dans les prisons israéliennes, dans des conditions intolérables et en totale violation de la Convention internationale des droits de l’enfant.

Dans la pratique, devant les tribunaux militaires, il n’y a pas de procédure d’interrogatoire spéciale pour les enfants détenus par l’armée israélienne, ni d’avocat ni même de membre de la famille lorsqu’un enfant est interrogé. La majorité des enfants déclarent avoir subi des mauvais traitements et avoir été contraints de faire des aveux lors de leurs interrogatoires. Les mauvais traitements utilisés par les soldats israéliens lors de l’arrestation et de l’interrogatoire d’un enfant incluent généralement des gifles, des coups, des coups de pied et des poussées violentes. Les enfants palestiniens sont également régulièrement maltraités verbalement. Malgré les recommandations du Comité des Nations Unies contre la torture de mai 2009 selon lesquelles les interrogatoires devraient être enregistrés sur vidéo, aucune disposition n’a encore été promulguée.

Alors que la Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant définit un « enfant » comme « tout être humain âgé de moins de dix-huit ans », selon l’ordre militaire israélien 132, les tribunaux israéliens ont déjà jugé et condamné des enfants palestiniens âgés de 16 ans et plus en tant qu’adultes. En comparaison, la législation juvénile définit les enfants israéliens comme âgés de 18 ans ou moins. Qui plus est, la peine d’un enfant palestinien est décidée en fonction de son âge au moment de la condamnation, et non au moment où l’infraction alléguée a été commise. Ainsi, un enfant qui est accusé d’avoir commis une infraction alors qu’il avait 15 ans, sera puni comme un adulte s’il a atteint l’âge de 16 ans lors de son jugement.

Les forces d’occupation israéliennes poursuivent leur politique d’arrestation d’enfants palestiniens, refusant la protection qui leur est reconnue par plus de 27 conventions internationales.

Les forces d’occupation israéliennes arrêtent systématiquement les enfants palestiniens et mènent une politique de punition collective en organisant des campagnes d’arrestations. Elles exploitent l’arrestation des enfants dans le but de les recruter comme informateurs et afinde racketter leur famille financièrement en les forçant à payer de lourdes amendes pour obtenir leur libération. L’arrestation d’enfants a un impact destructeur sur le niveau de santé mentale des enfants, entraînant souvent l’abandon scolaire de ceux-ci.

Nous, associations, organisations politiques, syndicats, citoyens, dénonçons la poursuite par l’occupant israélien de l’emprisonnement, de la torture et des mauvais traitements envers les enfants palestiniens. Le gouvernement français doit intervenir auprès du gouvernement israélien pour mettre fin à cette situation.

Nous exigeons la libération immédiate de tous les enfants palestiniens emprisonnés dans les geôles israéliennes. 

Appel à l’initiative de la Coordination des associations palestiniennes: Forum Palestine Citoyenneté ; Association de Palestiniens en Ile-de-France ; GUPS ; Comité pour le respect des droits de l’Homme en Palestine.

Premiers signataires:

Union d’Associations et d’Institutions Palestinienne en France (l’Association des Palestiniens en France-AL JALIYA) – Organisation Femmes Égalité – Association France Palestine Solidarité (AFPS) National – AFPS Paris Sud – AFPS Paris 14-6 – AFPS Nord-Pas de Calais – Evry Palestine, comité local AFPS – AFPS 65 – AFPS Villeneuve d’Ascq – AFPS Beauvais – AFPS – groupe de Pau – AFPS ville de Nanterre – AFPS Ardèche-Drôme – Association France Palestine Solidarité de l’Hérault (34) –  – Front Populaire de Tunisie – section France Nord – CADTM FRANCE – Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) – Parti communiste français (PCF) – MRAP – MRAP Rennes – Union des Jeunes Révolutionnaires – Ile-de-France – Amitié Palestine Solidarité – Parti des travailleurs de Tunisie (PT) – Parti socialiste (Tunisie) – CICUP (Collectif Interuniversitaire pour la Coopération avec les UniversitésPalestiniennes) – Ensemble – ATTAC France – EELV – EELV Ile de France – Union Juive Française pour la Paix – ACDA (Agir pour le Changement et Démocratie en Algérie) – La Courneuve-Palestine – COLLECTIF 69 DE SOUTIEN AU PEUPLE PALESTINIEN – Ecologie Sociale – Réseau Sortir du colonialisme – FTCR (Fédération des tunisiens pour une citoyenneté des deux rives) – CAPJPO– EuroPalestine – CVPR PO (Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche Orient) – Evry Palestine, comité local AFPS – AURDIP (Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine) – La Campagne unitaire IDF pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah – PCF 13e – L’Association des Marocains en France (AMF) – CEDETIM réseau IPAM – MRAP (Fédération de Paris) – Fondation Frantz Fanon – La Campagne BDS France – Le Mouvement de la Paix  – Une Autre Voix Juive (UAVJ) – Collectif Communiste Polex (France ) – L’union syndicale Solidaires – Parti de Gauche – Comité pour le Respect des Libertés et des Droits Humains au Sahara occidental (CORELSO) – Association Femmes Plurielles – Syndicat National des Journalistes CGT (SNJ-CGT) – Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) – Parti de Gauche 65 – Palestine Libre Haute Marne – Comité local du MRAP de Dijon – Association Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture (REMCC) – Association Couserans-Palestine (09) – MRAP Gironde (33) – Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) – Association jeunes palestiniens en chemin d’Annemasse – International Solidarity Movement France (ISM-France) – Charente Palestine Solidarité – Generation.s – Collectif Palestine nord Essonne – la Voie Démocratique/Maroc – Femmes en noir / Strasbourg –

 

Personnalités et Artistes :

Monique Cerisier Ben Guiga, Sénatrice honoraire – Rachid Koraichi, Artiste Plasticien – Titi Robin, artiste – Esther Benbassa, sénatrice EELV – Laurence Cohen, sénatrice (groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste) – Jacques Tardi (Dessinateur) – Dominique Grange (Chanteuse) – Marie José Mondzain (philosophe) – Claudine Baschet, comédienne – Mireille Fanon-Mendès-France présidente de la Fondation Frantz Fanon – Annie Lahmer, conseillère régionale EELV Ile-de-France – Jacques Boutault, maire EELV 2ème arrondissement de Paris – Jacques Gaillot, Évêque de Partenia – Marie Montolieu (présidente Fédération de Paris du MRAP) – Christophe Oberlin, Professeur de médecine – Claire Monod, député EELV – Dr Abraham Behar, membre fondateur de l’ancienne association médicale franco-palestinienne – Gérard Kerforn, président de la Fédération du MRAP des Landes – Pierre Mairat, avocat – Patrick Kamenka, journaliste – Alima Boumediene-Thiery, avocate – Jérôme Gleizes, universitaire, conseiller de Paris EELV – Véronique Lamy, porte parole nationale du PCOF -Renée le Mignot, coprésidente du MRAP – Madjid Messaoudene, conseiller municipal à Saint-Denis – Marguerite Rollinde, militante associative – Mohamed Boulaich, acteur politique, Maroc – Rudi Barnet, Expert Audiovisuel, Ancien Directeur du Festival de Cinéma de San Sebastian – Bernard Passat, cinéaste – Marie Noëlle Lombardmembre de l’ ACAT – France et de Nord- Essonne – Mohamed Bahr, Artiste musicien – Gilles Houdouin, conseiller régional (Normandie) – Henri Pouillot, président de « Sortir du colonialisme » – Jean-Paul Le Marec, ingénieur agronome – Bruni Baret (chercheur CNRS) – Benoît Martin, secrétaire Union Départementale CGT Paris – Aline Pailler, journaliste, ex-députée européenne – André Rousseau, Véronique Vilmont, Co-présidentsdu MRAP33 – Alain Faliu, Mrap, Comité local de Lille – Mireille Rumeau, présidente ISM-France – Patrick Alexanian, conseiller municipal à Bagneux – Pierre Krausz, universitaire Limoges – Jean-François Quantin, professeur retraité Metz – Bernadette Hétier, interprète de conférence – Françoise Thoumas, professeur retraitée Nantes – Ernest Pignon-Ernest, artiste plasticien – Jean-Pierre Bibring, astrophysicien – Ana Azaria, Présidente organisation de Femmes Egalité – Yves Goaër, président de l’AFPS groupe de Pau – Moncef Chahed, responsable du groupe de travail prisonniers de l’AFPS – Monique Étienne, journaliste, AFPS 04 – Nils Andersson, ancien éditeur, militant anticolonialiste – Librairie « le point du jour » – Alain Massé, producteur, ancien directeur général de Radio France

 

Pour signer l’appel, merci d’envoyer un mail à l’adresse suivante :

assocoordpalestiniennes@gmail.com

 

Les signatures seront mises à jour régulièrement

 

Le texte à télécharger :