Mobilisation 22/04 contre l’A69 Toulouse-Castres

Ce projet des années 90 vise la création d’une autoroute privée (A/R 17€) pour gagner au mieux 15 minutes (trajet de 1h15), à la demande du patronat du bassin de Castres (le groupe pharmaceutique Pierre Fabre en tête), alors que la nationale existante, gratuite, n’est pas saturée.

Des portions de l’actuelle nationale (rénovée avec 75M€ d’argent public) seront cédées gratuitement au concessionnaire, le reste des travaux représentant 200M€, sur 400Ha de terres agricoles ou naturelles. La nationale devrait être détournée et déclassée pour inciter à prendre l’autoroute payante. Des contre-propositions sont faites par le collectif local dont une amélioration du trafic ferroviaire et des aménagements ponctuels de la nationale existante.

Les opposants dénoncent aussi à juste titre le fait que cette autoroute va permettre l’absorption métropolitaine de leur bassin d’emploi par Toulouse Métropole au détriment des habitants et du tissu économique local.

Outre le débat de fond sur l’urgence climatique, les modes de transports et la concentration capitaliste qui pousse au renforcement des métropoles, ce projet pose concrètement la question de l’expropriation des terres agricoles au bénéfice d’entreprises privées, dont le concessionnaire-constructeur ATOSCA. Le projet profite de la bénédiction de l’Etat et d’une majorité d’élus locaux. Entre-autre on pouvait lire sur des banderoles : « Carole Dégats » (en référence à Carole Delga, présidente PS de la région Occitanie), « Non à l’A69, autoroute par et pour les riches » ou encore « Ni 64 ni A69 » …

Le Parti s’est rendu à cette journée de mobilisation avec une délégation audoise de différents horizons militants : Confédération Paysanne, Extinction Rébellion, CGT, Soulèvements de la Terre, EELV, individuels… à l’image des luttes environnementales en cours.

Ce fut une très belle mobilisation populaire organisée notamment par le collectif local « La Voie Est Libre », la Confédération Paysanne, Extinction Rébellion, les Soulèvements de la Terre et Attac.

Après une matinée au camp et des prises de paroles, environ 8 000 manifestant.es ont défilé dans la bonne humeur sur une portion de l’actuelle nationale qui sera cédée au futur concessionnaire autoroutier, avec la réalisation d’un mur symbolique en travers de la voie et une course de véhicules bricolés, avant de repartir vers le camp.

Si l’autorisation préfectorale tardive aura peut être dissuadé certain.es de venir manifester, la manifestation s’est très bien passée, prouvant une fois de plus que sans provocation policière – il faut noter l’absence de force de l’ordre visibles sur le trajet – les manifestations se passent toujours mieux.

Cette mobilisation avait une teneur particulière après les menaces de dissolution des Soulèvements de la Terre mais aussi en étant située à proximité de la lutte de Sivens où Rémi Fraisse a été tué par un tir de grenade en octobre 2014. Le collectif local de Sivens a d’ailleurs profité de l’occasion pour reverser symboliquement son fond de caisse au collectif local La Voie Est Libre.

La présence du drapeau du parti, a suscité des discussions sur la signification du « PCOF », avec des questions sur les différences avec le PCF, qui est absent des luttes environnementales comme celle-ci; sur le lien entre mouvement écologique et mouvement social, le besoin d’arriver à surmonter les divisions et des formes de sectarisme, pour se retrouver ensemble, dans des combats, sur la question de la violence …

En plus des « organisateurs » principaux, étaient présents notamment : Solidaires, FSU, EELV (dont S. Rousseau), NPA, RP, LFI (dont E. Bompart), Greenpeace, des black-blocs …

Félicitation aux organisateurs et aux nombreux bénévoles, avec une logistique impressionnante alliant moyens numériques et physiques, pour que tout se passe dans des conditions optimales.

Une lutte à suivre.