Non à la disparition du foyer Albert Thomas et du café associatif « la Barque » à Tours.
« La solidarité, qu’elle soit avec les migrants ou avec les exclus que notre société capitaliste laisse sur les côtés, ne doit pas être un délit mais un devoir ». C’est ce que disait un militant du comité de soutien au foyer Albert Thomas à Tours. Cette phrase exprime l’esprit de résistance qui anime tous ceux qui soutiennent les résidents et les salariés de ce foyer d’accueil d’urgence que la mairie de Tours a tenté de fermer le 26 décembre, après la mise en liquidation judiciaire de l’association qui le gérait.
Pourtant, ce foyer appartient à la ville de Tours. Il lui était donc facile de le laisser ouvert. Mais peu importe que des personnes se retrouvent sans domicile, dehors en plein hiver par grand froid. Pour la mairie, le choix va vers l’accueil de touristes fortunés avec la construction prochaine de deux grands hôtels quatre étoiles à l’entrée du centre ville. Il faut faire table rase!
Comme si cela ne suffisait pas, à quelques rues du foyer, le café associatif « La Barque » qui accueille des laisser-pour-compte est également menacé de liquidation. Un délai de deux mois a été donné à l’association qui le gère pour redresser les comptes! Les salariés ont légitiment décidé de faire cause commune avec la lutte du foyer Albert Thomas! Rappelons nous, c’est l’ancien maire PS de Tours qui s’était fait connaître par ses arrêtés anti-mendicité, la nouvelle municipalité de droite les avaient repris. Depuis ils ont été annulés par le Conseil d’Etat. Mais l’idée est toujours là!
Depuis la fermeture officielle du foyer, la résistance s’est organisée autour des résidents venant de l’office de l’immigration ou du 115 qui, ensemble, ont décidé d’occuper le centre avec les salariés qui ont été licenciés. Le comité de soutien insiste sur la nécessité d’un accueil d’urgence pour toute personne quel que soit son statut administratif. Les résidents et les salariés et le comité de soutien demandent:
Que soit maintenu officiellement l’accueil des résidents dans le foyer, le temps que soit trouvée une solution individuelle adaptée pour chacun d’entre eux. C’est-à-dire pas de transfert temporaire dans un gymnase, ni de remise à la rue.
De garantir la pérennité des 36 places d’hébergement d’urgence du centre.
Que la future association gestionnaire veille au respect de l’accueil.
Que les pouvoirs publics donnent des moyens suffisants à la future association repreneuse, pour assurer le fonctionnement.
Que les libertés individuelles des résidents soient respectées.
Un mouvement de solidarité avec l’ensemble des associations de soutien aux migrants, des syndicats et des organisations politiques dont notre parti, s’organise et s’élargit. Un temps fort a été la manifestation du jeudi 12 janvier qui a rassemblé le soir dans la nuit sous le froid et la tempête près de 350 manifestants. Des organisations humanitaires ou de simples citoyens, des commerçants apportent des victuailles, les étudiants qui se destinent à des carrières sociales sont sensibilisés, des collectes ont été réalisées auprès des étudiants….
Une réunion publique aura lieu le 9 février, journée du refus du délit de solidarité, pour informer et organiser la suite de la lutte après l’annonce par la préfecture du nom de l’association qui devrait reprendre la gestion du foyer
Correspondance Tours